Publié par Arobiz, le 30/08/2024 à 16:22
Confort d’été du DPE : une étude récente réclame la révision de cet indicateur
L’alliance des Industries du Génie Numérique Énergétique et Sécuritaire (IGNES) a remis en question récemment la fiabilité de l’indicateur « confort d’été » figurant sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) depuis juillet 2021. En effet, une étude publiée le 22 août 2024 et réalisée par le cabinet Pouget Consultants pour le compte de ce syndicat, identifie des imperfections dans cet outil d’évaluation et réclame sa révision en émettant des propositions.
DPE réalisés depuis juillet 2021 : des incohérences dans l’évaluation du confort d’été ?
L’étude menée par Pouget Consultants qui a donné lieu à une publication intitulée Analyse de la base de données DPE au regard du confort d’été passif a fait ressortir des incohérences dans la classification des logements en matière de confort d’été. À titre d’exemple, certains logements situés au dernier étage d’un immeuble affichent un confort d’été « bon » ou « moyen » malgré l’absence d’isolation de la toiture ou de protections solaires adéquates, alors qu’ils devraient théoriquement être classés « insuffisant » au regard de cet indicateur. L’étude constate aussi des divergences entre l’évaluation du confort d’été, lié à l’isolation de la toiture, et celle du confort d’hiver, lié à la performance énergétique de la toiture, pour le même logement, suggérant un manque de cohérence dans les critères d’évaluation. Par ailleurs, les maisons individuelles paraissent étonnamment plus pénalisées que les appartements.
Confort d’été : des résultats dans les DPE qui semblent négliger la localisation du logement
L’une des principales critiques formulées par l’IGNES concerne aussi l’absence de prise en compte de la localisation des logements dans l’évaluation du confort d’été. Ainsi, selon l’étude, les zones rurales semblent comporter davantage de logements affichant un confort d’été « insuffisant », alors qu’elles sont moins sujettes à des phénomènes de surchauffe, et ce, grâce à leur habitat dispersé et à la présence de nombreuses espaces dédiés à la végétation. À l’inverse, les grandes villes, où le phénomène d’îlot de chaleur est très marqué, abritent des logements mieux classés en matière de confort d’été, une situation très peu probable, selon l’étude.
Confort d’été du DPE : un appel à une réforme pour rendre cet indicateur plus fiable
Face aux inexactitudes relevées par le cabinet Pouget Consultants dans l’étude sur l’évaluation du « confort d’été » du DPE, l’IGNES souhaiterait une révision en profondeur de cet indicateur et émet des propositions pour le réformer.
Parmi celles-ci, on note la volonté de conserver l’évaluation qualitative du confort d’été, mais de l’améliorer, au travers de simulations thermodynamiques dans certains logements type qui confirmeraient, en conditions thermiques réelles, le manque de cohérence de l’évaluation actuelle. L’IGNES suggère aussi de mieux refléter au sein de cet indicateur les caractéristiques physiques et thermiques des logements, ce qui impliquerait de prendre en compte, en plus des « données saisies par le diagnostiqueur », des critères tels que le type de logement, la localisation du bien au regard de son environnement et du climat local, ainsi que des paramètres actuellement non inclus dans l’évaluation, comme la ventilation naturelle, les types de protections solaires, la performance de l’isolation de la toiture et des façades, etc. Enfin, une introduction de l’indicateur « confort d’été » dans tous les DPE de logements est également recommandée, tout comme sa prise en compte dans l’évaluation de la conformité des logiciels DPE.